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Mes sentiments, les couleurs qui s'y expriment, tout ce jardin est pour toi, pour t'affecter, prendre tes bras sur l'accessoire du cœur et l'y fermer.

Ces sentiments sont sales, ils sont brisés par l'ignorance qui les porte, ils sont amis avec les pauvres guirlandes d'erreurs que j'accroche, affreusement amoureux de ton cou, ses parfums.

Césure et constante contemplation, je n'exprime mes devises qu'avec ton nom. Grisé par l'envie, j'en tremble les lettres sur ma ruine, l'espoir fixe de retenir ton verbe un jour sur mon nom.

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Les efforts du guerrier, ceux qui coupent la langue, ceux qui tranchent les tentatives du monstre, je les nomme sur mes souliers, leurs noms lacés à mes pas.

Dans la neige, leur combat saigne, alarme les yeux garnis de ces femmes qui attendent patiemment le viol ; c'est triste mais éternel.

Du mouvement large, les corps volent, transportent l'encens de la mort vers le ciel, l'embaument d'artisanat et d'augures.

La joute tue, les armes forcent, et du dévot le sang seul reste enchanté.

S'il m'est donné d'écrire une fin à ce massacre, j'en porterai la grâce, l'honneur au front de ce guerrier, pour qu'il chante plus haut encore l'horreur d'être né.

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Et ils moururent juxtaposés, la langue sur leurs assiettes.

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Achevées.

Les lettres achevées de loin.

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Le téléphone avait du mal à sonner.

Juan n'était pas un assez bon menteur, alors il décida de décrocher.

— Oui ?

C'était faible.

Il le savait d'avance.

— T'es qu'un pauvre type, lui dit le téléphone.

— Je sais, répondit-il.

Juan se curait les doigts de pied.

Juan était faible.

— Tu me manques…languit le téléphone.

S'il avait eu un peu plus de couilles, il aurait su répondre.

Il n'en avait pas.

— Toi aussi, mentit-il.

Le mensonge prit feu.

— T'es vraiment qu'une pauvre merde, raccrocha le téléphone.

Maintenant, Juan avait les pieds parfaitement propres.

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Elle marchait, les lacets de son sourire défaits.

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L'acte isolé d'aimer les cornichons.

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Les petites choses que l'on expose avec nos pieds se corrompent, diffusent un parfum et meurent.

C'est un attrait défunt de l'existence que l'on répète par cette création, son maintient et notre mort.

Ceci ne veut pas dire vivre, car vivre demande le sublime, et du sublime la conscience de l'absolue.

De cette connaissance, il n'y a ni d'arrière ni d'avant, juste un goût parfait où nait le savoir, la délivrance garantie.

Intouchable, la magnitude de son propos est large, portée par l'éphémère du loisir, celui d'aimer ce qui est haut, là où nos mains cherchent de plus longs doigts pour achever un désir d'éternité.

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On était installé dans le dernier wagon avec Jeanne et les petits.

Je n'aimais pas particulièrement m'occuper des enfants, surtout quand ce n'étaient pas les miens, mais on se trouve toujours bonne âme pour aider un ami.

Et puis c'était l'unique et dernière occasion de draguer Jeanne, pour lui voler ce baiser avant mon départ vers le Japon.

Je surestimais mes forces, comme toujours. Jeanne avait maintenant 34 ans, et des dix-sept années passées à la draguer le résultat restait le même : pas une seule ouverture.

Oh, elle savait parfaitement la chose, mais elle ne bronchait pas une esquisse de chance. C'était un mur et je voulais le traverser.

— T'as de la chance.

Sa voix était stupide ; c'était le début d'un choc violent, d'une tragédie.

Je n'avais jamais entendu une voix aussi stupide que celle qui me parlait pendant le reste du trajet.

Tout ce mal accumulé à faire cracher un regard sans dédain sur moi, venait se briser dans le néant d'une seconde. Dix-sept ans de drague foutus en l'air par une envie de briser la glace.

— Je sais ce que tu ressens Georges.

Non, non et non ! Tu ne sais rien salope ! Tu sais à quel point j'ai attendu ce moment comme un chien crevé ? Tu sais combien de nuits blanches j'ai passé ? Rien, nada. Tu ne sais rien ma pauvre fille !

— Je regrette de ne pas t'av...

Le coup de boule avait fini la phrase ; j'étais déjà hors du train, cherchant les caisses pour un billet retour seconde main.

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Ils étaient décidés à vaincre le monstre, toutes flèches et lances sorties.

Les yeux bouleversés par le sang, incluant le leur, ils tenaient là un devoir que l'on ne peut manquer par crainte.

La soudure faite à leur voeu, ils s'étaient arrachés à la victoire, hurlant sans défaillir vers le monstre, grave et maladroitement assis.

Aucun cri n'avait troublé la bête.

Ses yeux suffirent à manger, flamme par flamme, l'éducation de ces héros déguisés en cadavre.

Le sel de leurs corps fondu, il ne restait que le repos pour silence.

Le monstre cligna trois fois et s'endormit.

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— Et de quelle couleur tu la voudrais ?

— L'éternité ?

Ce n'étaient que deux conversations abstraites, l'une pour l'enfant, l'autre — plus loin — pour deux jeunes étudiants.

La paire s'est croisée dans ma tête, où j'attendais une réponse, mais chacun regardait sa feuille, tenue bien droite pour bien vivre, mieux, plus.

— La couleur de l'éternité ?

Je ne savais pas vraiment quoi répondre. Il faisait trop sombre pour calculer quoique ce soit dans ce tunnel. Alors, j'ai sorti ma propre feuille blanche et j'ai écrit la question encore une fois.

Il y a beaucoup de couleurs, peut-être une infinité que je ne vois pas, mais elle sont toutes là, possibles, toujours tangible, mais je ne les connais pas.

— Tu sais ce que c'est ça, toi ?

Mes bras, brisés, sont alors tombés, muets. Je ne savais pas ce qu'était l'éternité.

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Les Chinois avaient traversé le Rhin.

C'était perdu d'avance, rien à faire face à leurs yeux bridés, ça voyait tout et partout.

Nous étions rassemblés dans une clairière, tous les regards braqués sur notre chef.

Le colonel Jack Daniels renifla la morve qui bavait sur sa moustache pesante et dit :

— On est dans la merde.

Les quarante soldats, qui serraient sphincter et fesses, lâchèrent un gros pet à l'unisson.

— La peur, ça sent mauvais mon p'tit.

C'est ce que disait mon grand-père quand il s'était battu contre les Soviets.

Pendant que je creusais mes pensées, les Chinois débarquèrent.

J'espérais au plus profond de mon être raconter à mes petits enfants de ces mêmes contes idylliques.

— La peur, ça sent le nem mon p'tit.

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Je les regardais sucer leurs vies derrière une cigarette.

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Les fonds marins.

Le titre du livre n'indiquait rien de bon, pas même le requin sur la couverture.

Mes doigts, encore jeunes et courts, traversaient les rayons avec deux yeux, gros et ronds.

Pouchkine, Baudelaire, Hesse et tant d'autres dans la tombe, je n'avais que l'embarras du choix littéraire, mort.

Encore des cadavres à vivre dans ma tête, fraîche de toute déception.

Le parfum mourant du papier jaunie encadrait la peur que je portais à cet endroit lettré, où chaque page ronflait une connaissances terrifiante.

Avant que la bibliothèque ne brûle, il y avait un petit tabouret qui me servait à couper la cime de certains arbres poussiéreux.

Serré dans mes bras, il prenait le froid de cet hiver avec la neige ; gardons un souvenir de tout cauchemar.

Triste mais décidé, j'ouvrai le bidon pour éteindre une dernière fois le savoir effrayant de ce tombeau.

Au loin, la fumée embrassait les cris de ma femme et ses enfants.

Plus jamais je n'aurai peur des fonds marins.

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— Ce n'est pas un nouveau budget Irwin, mais de la morve.

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Le divertissement fini, la douleur commence, en cuisant l'oeil et la joue.

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Nous allions, sans peur, vers une destination terroriste.

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Les yeux fris, Georges regarda sa montre.

22h39.

Il poussa du pied une bouteille vide, verte.

Il n'aimait pas le vert.

Non.

Le vert, c'était vieux, mortel.

— Le vert, ça tue.

Georges bascula sur un autre côté, c'était pire.

Il ferma les yeux, mais rien n'y faisait, toujours la même merde dedans.

Il les frotta, avec conviction, pensant pouvoir changer de chaîne, mais impossible de fuir ; les mains de la torture étaient d'une autre confection.

C'était indéfinissable et terrible, un parfum d'une obscurité humide et tendrement attachée à la mort.

Georges essaya la position debout, mais l'altitude n'était pas bonne pour son corps.

Il se rassit, mou.

— Géraldine !

Un silence moite s'installait.

— Géraldine !

Il regarda sans vraiment s'énerver le plafond et la lumière tout aussi sale que son pantalon.

De nombreux insectes s'y étaient installés, ainsi que sur les murs.

Georges espérait ne pas y trouver de moustiques.

Il n'aimait pas les moustiques.

C'était tout aussi dangereux que le vert.

— Géraldine !

Ce dernier cri finit par amener sa servante, une grosse.

Elle stationna son corps en biais, déshabilla monsieur, le coucha, lava son front fiévreux et retourna dans une cuisine sans consistance.

Georges pleurait.

Dans une pareille vie, on ne peut que pleurer.

Les mouches savaient pourquoi Georges pleurait.

Les moustiques aussi.

Georges pensa à sa mère, puis à son enfance, mais ses souvenirs prirent une autre sortie.

— Tu te rappelles du lycée Jean-François Caille ?

La question rebondit sur sa bouche et traversa la pièce.

Elle s'arrêta à la fenêtre puis disparut dans un autre horizon.

Georges soupira lentement, un goût amer sur les joues.

Il cligna, prit un air désolé et mourut.

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Du plus grand et puissant, tu ne restes qu'un tueur d'insectes.

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Le monde matériel.

— Ce n'est pas vraiment intéressant au fond.

Jean n'était toujours pas convaincu.

Il regarda Pierre recommencer la démonstration, ou plutôt Sophie.

Parce que Sophie avait un corps plus convaincant.

— Et là, on peut voir que l'illusion immerge dans l'igno...

Jean n'écoutait plus, il regardait les mouvements se coudre, broder un ensemble flou d'allusions à des concepts qui ne l'enchantaient pas.

— Tu nous écoutes Jean ?

Mentir n'était pas une solution, mais il le fallait.

— Oui, oui, continuez.

Sophie était déçue, tout autant que les espoirs de Jean qui s'évaporaient.

Il fallait agir, avec une douce intelligence et couper leurs doutes.

— Mais si tout n'est qu'illusion, alors pourquoi travailler à le comprendre ?

Il n'avait vraiment rien compris.

Désolés, Pierre et Sophie prirent leurs aigles et quittèrent la colline en fleurs.

Jean les regarda partir, ramassa une pierre, la soupesa et s'évanouit.

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Georges glissa ses mots dans une pantoufle, puis regagna sa fenêtre.

Le téléphone sonnait toujours, mais ce n'était pas le signe qu'il attendait.

Il regarda longuement les voitures essuyer la route avec un chiffon sale, ce jaune moqueur qui dérangeait la nuit.

Des mots, il en avait encore plein la table.

Georges quitta la fenêtre et but un verre.

L'eau se crispa, remua son sommeil et finit par encourager une allergie à l'existence.

Il n'avait ni soif, ni l'appétit d'un lit.

Georges s'accouda de nouveau à la fenêtre et rangea sous un mouchoir sa passion ; encore des mots qu'il voulait oublier.

Les voix mourantes n'existaient plus dans les autres pièces, tout le monde dormait sur le pare-brise du ciel.

Il sauta.

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Joseph était légèrement mort.

Son costume, toujours plus grand que lui, ne faisait qu'ajouter de la pauvreté à l'image misérable qu'il laissait derrière lui.

On ne l'aimait pas.

Il avait pourtant essayé, il y avait même consacré toute sa courte vie.

Jésus parlait d'aimer autrui, Joseph parlait de l'être par son public.

C'était particulièrement dommage de le voir là, innocent et idiot, incapable de rendre un dernier discours en faveur de son humeur d'enfant malade.

Joseph était un insecte, mais un insecte mort stupide.

Sa première fiancée l'avait quitté pour un jeune cadre dynamique, la seconde pour un routier malhabile, mais au corps convainquant.

Joseph était ce que l'anthropologiste contemporain aurait qualifié de grand raté.

Le malheur étant chez l'homme pareil à la racaille de banlieue, c'est-à-dire jamais seul, j'étais le dernier de la troupe à venir cracher sur sa tombe.

Juliette en larmes, la main sur un bouquet déjà mort d'ennui, me prenait l'épaule ou le bras, sans savoir qui convaincre de son prochain suicide.

Joseph II, son fils, continuait un jeu sans loi, dans un ventre qui n'attendait que l'amer d'un abandon.

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Juliette regardait déprimée le ciel.

— Pourquoi est-il si violent de se lever vers toi ?

Le ciel ne voulait pas y répondre.

Juliette grondait des sourcils, pinçant plus fort ses épaules dans une fine écharpe.

Joseph mort, elle ne savait plus quel goût avait la fraicheur d'un vent débile.

Elle moucha Joseph II et continua de pousser la poussette, objet incongru créé à des fins de tortures, pour les mères et ceux qui l'accompagnent.

Joseph II était roi ; il n'y avait aucun doute ni persistance chez les serfs, pas un rebelle sur son passage en triomphe dans les galeries Lafayette.

Juliette s'arrêtera devant une robe déchirée.

Avec affection, elle cousit par ses yeux les trous et les mirages, prit le cintre et l'essaya d'un regard.

— Les choses sont bien faites pour moi, pensa-t-elle.

Elle commanda une approbation dans la moue de son enfant, qui bavait amoureusement sur le carrelage mixte du magasin.

Joseph II n'avait rien de son père, pas même la couronne en papier-mâché.

Sa mère lui avait inculqué les bases de la direction du monde, mais sans le certificat du Maître, il lui restait encore le pénible parcourt de la vie moucheronne.

Arrivée au lieu-dit, un stand Givenchy cheap plein de ces vieilles bourgeoises qui font encore du cheval à leur âge avancé, Juliette posa discrètement la bombe sous un coffret à 199€.

Joseph II bailla et s'endormit, un pouce vaincu dans la bouche.

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Il gardait toujours une boite pour les larmes du mois d'août.

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Georges pleurait un couteau à la main.

Il aurait pu le faire sans, mais avec c'était plus joli.

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Je ne vous le répéterai pas McErwin, donnez-moi cette poignée de porte.

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— Non ! Ne le tuez pas ! pleura Marie-Madeleine.

— Si ! Ha Ha Ha ! répondit l'écrivain.

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Désintéressés que nous étions, nos regards barbus fixèrent pourtant la scène.

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— Ce que vous écrivez avec passion, nous le détruisons avec un peu d'amour.

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— Vous êtes de droite ?

— Non, je ne fais que passer.

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Le silence est une arme à courte portée.

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Sur le sentier réchauffé par le miel, le gravier me nourrissait.

Éteintes sous les ombres, mes fleurs sifflaient leur sieste ; d'une animation à l'autre, les abeilles jouaient de cet orgueil.

Au silence suivant, mon pied sur l'asphalte ferme.

La forêt matraquait mes yeux de tous les parfums que produit le vert dans la saison mourante.

J'épluchais assis sous ce soleil pour le goûter, le banc d'un abandonné.

Moment d'extase, le désert.

Mes paupières aimaient ce papier vaguement peint.

Arrosé par un dernier vent de rubans frais, je rentrai au plus gai chez moi, l'arme à la main.

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Les couloirs de Saint-Anne étaient rouges ; sûrement pour rappeler le martyr.

Mes yeux respiraient la poussière fade des lieux, caressant des paupières le gris forgé dans les ombres.

Cette église était ma plus belle prison.

Les carreaux blancs composés en hauteurs sentaient le froid et le silence.

Dans ce vide éloigné, j'étais le dernier gradin de l'existant.

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Jansen regardait la lumière mourir jaune sur le mur.

Il n'y avait en soi rien à voir dans cette mort, mais l'idée était là, que bientôt ça serait le noir total mélangé aux néons.

Jansen n'avait pas froid ; il grattait ses épaules laissées nues par son marcel, blanc pour lui rappeler qu'il devait se marier.

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Les yeux percés par les fleurs, Georges regardait son ombre transpirer sur la route.

La gorge déployée par petites puissances, l'oiseau frappait sans mal sur ses oreilles ; toute mélodie était morte face à ce soleil.

Georges n'avait aucun mal à prier, il le faisait avec un courage doux et malaxé, lui rappelant à quel point sa mère donnait ce même fruit à son enfance.

L'est encore plongé dans une baignade nocturne, ne scintillait plus ; sur la grève et la falaise, un monument de silence tombait, grave enclos pour les corbeaux.

Sous un faux parapluie, Georges prit la place du mort et s'étala avec un râle de satisfaction agité.

La nuit l'encrémait toute délicate ; son soin sur les lèvres et la pulpe de sa bouche, cet amour vivant vers le moins, me coutait les larmes d'admiration.

Je ne savais pas déranger cette scène tendre ; rangeant mon fusil, j'endormis l'homme jusqu'au prochain.

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Anne, il y a des imbéciles sous ton lit.

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La dernière fois qu'un homme a publié son âme, c'était il y a 40 ans.

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Nous n'avons pas les mêmes valeurs, mais nous avons tous les deux un révolver.

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— C'est comment supra conne ?

— Genre conne mais avec une cerise dessus.

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Alors qu'il plongeait dans le vide, Gérard pensa.

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— Je ne cherche aucune amitié, juste une bouteille.

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— Comment fais-tu pour si bien reconnaître les imbéciles ?

— Je m'entraine chaque matin dans le miroir.

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Il n'y a pas de sots métiers, il y a juste des gens assez sots pour les exercer.

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— Ficus, ficus, ficus.

Il répéta ces mots avant de le jeter.

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— Ta vie se résume à un morceau d'asphalte.

— Tu trouves ?

— Je trouve.

— Mh.

— Arrête de faire ça.

— Faire quoi ?

— Mh.

— Mh ?

— Ouais, mh.

— D'accord.

Silence.

— T'as mangé quoi ce midi ?

— Hein ?

— Je te demande ce que t'as mangé ce midi.

— Mh.

— Tu l'as refait.

— Refait quoi ?

— Laisse tomber.

— OK.

— T'as mangé quoi alors ?

— Je ne sais plus.

Silence.

— Je te déteste.

— Mh.

— Mais arrête avec ça!

— Désolé.

— Ça m'énerve.

— Désolé.

— Tu te répètes.

— Pardon.

— S'il te plait, ne dis plus rien.

Silence.

— Pourquoi tu fais ça ?

— Faire quoi ?

— Ça.

— Ça quoi ?

Silence.

— T'es vraiment sûr ?

— Je crois.

— Tu crois ou t'en es sûr ?

— Je sais pas ; on est jamais sûr de ces trucs-là.

— Mh.

— Tu t'y mets aussi.

— Peut-être.

Silence.

— T'as rencontré quelqu'un d'autre ?

— Non.

— OK.

— C'est juste que…

— Chut.

— OK.

Silence.

— Tu fumes ?

— Ouais.

— Mh.

— Y a plus de raison.

— Si tu le dis.

— C'était pour toi, mais t'es plus là.

— Je suis juste à côté de toi pourtant.

— Mouais.

— Mh.

— Mais bon sang arrête avec ça !

— Désolé, c'est automatique.

Silence.

— Bon, je vais y aller.

— OK.

— Je te souhaite d'être bien, et tout ça, dans ton coin, tout seul.

— Merci.

— Tchao.

— Salut.

— Bon courage.

— Merci.

Silence.

— Tu veux bien m'embrasser une dernière fois ?

Silence.

— Oublie ce que je t'ai dit.

— D'accord.

Silence.

— Je dois rentrer.

— Bah vas-y.

— Je suis désolé.

— Arrête d'être tout le temps désolé, tu m'énerves.

— OK.

— Prends soin de toi.

— Merci, toi aussi.

— File.

— D'accord.

Il se lève et quitte le parapet.

Le son mat du corps mort finit par lui faire tourner légèrement la tête.

Il baissa sa capuche et s'en alla.

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Il était inutile de recommencer, Jean était mort pour de bon.

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— Purée, il est moche ce mec.

— C'est ton ex.

— Ah oui ? Tiens, je ne l'avais pas reconnu.

— C'est sa gueule.

— Quoi sa gueule ?

— C'est à cause de sa sale gueule, ça t'empêche de le reconnaître.

— C'est vrai qu'il n'est pas très...

— Tu l'as plaqué sans faire exprès.

— Tu sais, je ne me rappelle plus très bien de tout ça, c'est tellement loin...

— Tu ne l'as pas reconnu à une soirée.

— Carrément.

— Oui, tu avais oublié que tu sortais avec lui.

Silence.

— Et ça faisait longtemps que je sortais avec lui ?

— Six mois.

— Ah oui, quand même.

— Oui.

— Bon.

— Ta gueule.

— OK.

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Georges dessinait.

C'est ce que lui faisaient croire ses amis, l'été ; l'hiver était consacré au badminton.

Georges leva un sourcil d'artiste, celui du soucieux ; il dessinait des chiens.

Dans la hiérarchie artistique, ceux qui s'attardent à la masse animale sont de la pire espèce.

Georges faisait le portrait d'un labrador ; un vrai massacre.

Sa petite amie, Jeanne, avait également cet aspect trisomique de la personnalité humaine ; elle aimait les chevaux.

Mais une intervention divine avait recousu les parcelles finales de la raison, qui à leur tour, avaient sauvé Georges du crime artistique ; il avait refusé de consacrer la jument de Jeanne au pastel.

— Je suis peut-être con mais pas fou !

Oui Georges, tu es un gros con.

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Ils s'écrasèrent contre un arbre et moururent.

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Il n'y a aucun extase dans les bras de ceux qui ont oublié le but, l'ultime.

Spiritus sanctus.

Jérome pleurait, il dégoulinait sa mort par branches entières.

Mourir.

C'était un mot fatiguant, et lorsqu'il pensait l'avoir épuisé, il recommençait à pleurer, à crever son espoir.

Jérome n'entendait plus, les oreilles percées par le péché.

Chaque main tenant l'effort d'un dernier pardon, celui qu'il demandait aux pères déjà parcourus par les vers, Jérome criait dans la brave bave de son ignorance.

Grégoire l'avait quitté pour le laisser mourir seul, prenant son tour sur un chemin moins poussiéreux.

Jérome pensait que l'étape serait plus simple à deux, qu'ils auraient pu s'embrasser dans le dernier souffle, et cherchait encore à prononcer le romantisme face à la braise finale.

Mais l'ignorance n'a pas de remède dans cette chair.

Jérome n'osait pas affronter son courage et mourir dignement, alors il pleurait, il pleurait les fleurs, sa famille, les dernières pensées sur la mode, jusqu'à la couverture du prochain magasine qu'il ne lirait pas.

On ne pouvait plus l'aider ; l'État envoya quelqu'un l'abattre.

Spiritus sanctus.

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— Clémence ?

— Oui Philippe ?

— Tu peux arrêter de chantonner s'il te plait, ça me dérange.

— D'accord.

Silence.

— Philippe.

— Clémence.

— On peut se détester ?

— Écoute, pourquoi pas.

— D'accord.

Silence.

— Une raison particulière ?

— Non.

Silence.

— Je n'aime pas tes chaussures.

— Ha ! Ha ! Et c'est pour ça que tu veux me détester ?

— Je voudrais bien que tu me détestes aussi.

— Si tu veux.

Silence.

— Ah merde ! J'ai cassé ma dernière mine. Tu peux m'en passer une ?

Silence.

— Hey ! Clémence !

— Je peux pas.

— Quoi ? Tu peux pas me passer une mine ?

— Non.

— Comment ça ?

— Non, je ne peux pas.

— Mais putain ! Arrête tes conneries quoi !

Silence.

Philippe s'approche du bureau de Clémence et prend un chargeur de mine.

— Hey ! Touche pas à ça.

— Quoi ?

— Touche pas, c'est à moi.

— Mais qu'est-ce que t'as dans le crâne Clémence ? Sérieusement, il t'arrive quoi là ? Tu débloques complètement.

— Rends-le moi !

— OK. Dans ce cas-là casse-toi de mon atelier.

— OK.

— Bon sang ! C'est du délire là !

Silence.

Clémence range ses affaires dans un sac militaire en faisant claquer les pin's qui y sont accrochés.

— Mais bordel Clémence ! C'est quoi tout ça !

Clémence commence à partir.

— Clémence, sérieux, tu me fais flipper là.

Clémence est partie.

Le bruit du néon attaque les oreilles de Philippe.

La fenêtre disparait, le néon reste puis meurt à son tour.

Seul l'indicateur de la sortie de secours baigne la pièce d'une chaleur verte, fiable ; Philippe est resté debout, seul et effrayé.

Il s'assied enfin et meurt.

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Nous regardions, perplexes, l'organisation sale de ses cheveux.

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Napoléon regardait le ciel.

Toujours pas d'oiseaux.

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Un jour, j'ai appris à un abruti à coudre.

Depuis, il est mort de faim.

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Des tranches de biscuits dans mon pain.

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L'espace couvert de nos amours.

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— T'as déjà été en Chine ?

— Non, pourquoi ?

— C'est toujours intéressant de poser cette question.

— Mais pourquoi la Chine ?

— C'est ce qu'il y avait de plus court à prononcer.

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De ceux qui collectionnent les bruits.

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Deux hommes sur un pont.

Un troisième arrive.

— Capitaine ! Capitaine !

— Oui matelot ?

— Nous avons trouvé une bouteille à la mer !

— Mais encore ?

— Elle contenait un message !

— Et que disait-il ?

— Je ne sais pas mon commandant, nous sommes sur un navire américain.

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Il entre.

— Marguerite.

S'avance.

— Marguerite !

Voit le corps.

— Marguerite ?

Découvre le cadavre.

— Marguerite...

Pète un coup et s'en va.

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S'il fallait étrangler le Petit Prince.

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Ne blesse les insectes que s'il marche.

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Un homme, assis au comptoir.

Il joue avec les cacahuètes.

Une femme en robe rouge s'approche.

— Salut.

— Salut.

Il remet ses lunettes, elle s'assied.

— Tu t'appelles comment ?


— Joseph, Joseph Roussin.

— Enchantée, Katya.

— Katya ? Mais c'est un nom de merde.

L'homme boit d'un trait sec son jus de poire, sans même en savourer le goût.

— T'as de belles lunettes.

— Je sais.

Silence.

Une cacahuète tombe.

— Tu ne ramasses pas ?

— Je nourris les rats.

— Ah, c'est gentil ça.

— Je suis un homme généreux.

Silence.

Un rat passe, prend la cacahuète et s'en va.

— Et tu bosses dans quoi ?

— L'art ; je suis scénariste de séries télévisuelles.

La femme sourit et s'approche de l'homme.

Elle commence à jouer avec ses légères boucles, grasses.

Une autre cacahuète tombe.

— J'aime tes cheveux.

Elle l'embrasse sur la joue.

— Tu écris pour quelles séries ?

— Plusieurs.

— Comme ?

— Le cadavre du dimanche, The Cabinet, Found, Why I never met your mother, etc.

— Tu bosses avec New York ?

— Non, c'est New York qui bosse avec moi.

La femme, impressionnée, se laisse glisser contre l'homme.

— Tu as quelqu'un dans ta vie ?


— Non.

Il se lève, elle se rhabille.

— Tu t'en vas ?

L'homme sort un vieux portefeuille, prend quatre pièces, sales, et les pose négligemment sur le comptoir.

Il prend le reste des cacahuètes et les laisse glisser sur le sol.

Plusieurs rats sortent des insalubres recoins du bar.

L'homme prend doucement la porte de sortie.

La femme le suit.

Les rats l'accompagnent.

Joseph pousse la porte, un sourire déguisé sous le bras ; un cri retentit.

Les rats n'auront plus faim pour quarante jours.

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— Ernest.

— Oui ?

— C'est beau.

Et ils continuèrent à regarder la jeune fille manger sa glace.

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— Le diabète des pauvres, c'est un peu comme le diabète des riches ; sauf qu'il y a moins de surface.

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Il s'injectait le bonheur par quelque veine.

Des rêves coulissants et propres, sans normalité agaçante, les yeux gonflés par l'extase et la trahison.

Son synonyme s'envola lorsqu'il mourut d'une simple faim.

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Juliette regardait les fleurs de l'océan mourir.

La nuit n'avait pas vraiment de sens à cette heure-là ; il suffisait de regarder le fond de l'eau jusqu'à disparaitre.

Juliette regarda ses mains.

— Je suis là.

L'évidence déçoit l'amour, Juliette ne pouvait pas le pleurer.

Elle montra alors ses mains à l'océan.

— Regarde, c'est joli hein ?

Son père crevait par absence son bonheur.

Il était l'ombre, elle était le courant de la lampe.

Les réverbères hochèrent, doucement.

Vincent était loin, sur l'autre navire, sur l'autre rive de l'erreur.

Elle ne pouvait rien corriger ; de ces sentiments il fallait maintenant tout vivre.

Elle s'écroula alors sur un banc, le bord doux de sa fenêtre.

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Il n'y avait plus rien à pleurer.

Elle renversa son verre et s'en alla.

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— Babar, à chaque fois que vous direz ce nom, nous tuerons un roux.

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Pressés par l'art que les princesses ont d'aimer les imbéciles.

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Deux hommes sur le balcon d'une grande ville.

— Quelle idée précise tu as de la mort ?

— Je ne sais pas, c'est vague comme idée.

— La mort ?

— Non, d'avoir une idée sur la mort.

Le plus jeune se tourne vers le ciel.

— Tu devrais arrêter de fumer.

— J'ai le temps.

— Tu ne le sais pas ça.

— T'as arrêté bien plus tard que moi non ?

— Bien plus tard ; ça n'a pas de sens de dire ça.

Silence.

— Ils t'ont donné combien de jours ?

— Trois ans, si tout se passe bien.

— Et ça ne se passe pas bien hein ?

— Exact.

Silence.

— T'as peur ?

Silence.

— Moi j'ai peur.

— Je ne sais pas très bien moi-même ; quand tu deviens vieux, tu ne sais plus très bien ce qui te fait peur et ce qui te laisse indifférent.

Le plus âgé se tourne également vers le ciel.

— J'ai envie de manger des endives.

— Des endives ?

— De belles grosses endives, blanches, avec le bout qui verdit à peine, et ce goût amer mais légèrement sucré, et tu sais, t'as ce bruit, quand tu les mâches, ça craque, et le jus qui passe dans ta gorge ; ça me rend vivant.

Silence.

— T'as vraiment peur de mourir hein ?

— Je ne sais pas fiston, je ne sais pas.

L'infirmière appelle les deux hommes à l'intérieur.

Nuit noire.

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Et s'endorment tout doucement les enfants troyens.

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Il ne restait plus rien, même pas un morceau de cannibalisme.

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Sur ces bouts de trottoir où l'on vend le silence, les yeux damnés par le plaisir, deux meurtres se regardaient mourir lent, une bouche affamée vers le ciel.

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— C'est quoi les taches que l'on voit en bas papa ?

— Des imbéciles mon fils, juste des imbéciles.

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— Je peux tuer des gens ?

Silence.

— Je peux.

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Les monstres ne pleurent pas, ils bavent gentiment sur leurs propres épaules.

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Tu es assise dans un train, le nom et la direction n'ont pas d'importance.

Le train fait ce bruit particulier, un claquement léger et répétitif.

Tu regardes la fenêtre et la fenêtre te regarde, à travers un paysage banalement jaloux et constamment masculin.

Il y a toujours quelque chose de français dans ce paysage campagnard.

Le livre que tu lis est faussement posé à plat, une page en plein milieu ouverte à la littérature du silence.

Tu n'as aucune envie de le regarder, mais tu le laisses au soleil.

Le vent parle par absences ; juste assez d'air pour jouer avec tes cheveux.

Alors tu glisses ta main derrière la tête et tu t'appuies à cette fenêtre, pour un long rêve que tu bois à l'horizon.

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Les havres de paix n'ont pas de portes pour les imbéciles.

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Elle avait le sourire sur un chiffre précis.

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L'aigre différence entre l'amour et les pignons de pin.

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De ces crimes dont on parle une ficelle à la main.

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Ernest, Pignon Ernest.

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Ceux qui perdent la notion molle du temps m'inquiètent.

Ils sont las, assis au bord de ces chaises, les mains collantes et tombées sur le plastique dur.

Des noms codifiés jaunes passent sur le tableau où se dessine leur destin catastrophé.

La fatigue.

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Jansen pliait ses chaussettes.

Vert, rouge, bleu.

C'est tout ce qu'il y avait d'intéressant.

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Selon lesquels, un homme n'a ni pensées ni bêtes à encourager dans le vide.

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Dans deux espaces contraints il y a toujours une fable.

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Sur les portes, la saveur d'une croix.

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Le savoir confortable des ânes.

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Et Georges mordit l'epaisseur d'une ignorance.

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Ce que l'on ne peut séparer au couteau.

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Guy regarde gros l'horizon.

Il pue vaguement pendant que les oiseaux à leur tour font semblant de tourner ; ne pas être là.

Guy sort un morceau gâché de papier ; il le déplie, se gratte les fesses face au coucher de soleil et renifle.

L'air marin le fait péter.

Il pète.

Sur l'angle gauche du papier gravitent quelques chiffres et un gros nombre.

Il garde le gros, range le reste.

— Deux cent soixante-huit mille...

La phrase disparaît dans le néant atomique du champignon.

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Il prit sa douche et comprit fatalement qu'il avait une âme.

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— Il n'était pas pécheur, il était communiste.

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Crocodile, c'est un mot pour les enfants.

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Et énervé, Georges retourna tirer sur les conclusions.

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Nous rêvons tous serrés sous l'angle de l'illusion.

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Dans la gorge de l'obligation scolaire.

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— Votre visage a le parfum d'une cigale ; il répète le bruit saisonnier de l'amour.

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L'idée première de l'agonie.

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— Ce gamin est vraiment sale.

— C'est le tien ?

— Peut-être.

— Ah ?

— J'en sais trop rien, ils ont tous la sale même gueule.

— Le mien c'est le petit en salopette bleue.

— Il est pas moche.

— Oui.

Silence.

— Et voilà, j'ai encore perdu ce petit con de Pierre.

— Il ne s'appelait pas Cedric ?

— Sûrement ; mais qu'est-ce que ça change ?

— Ils vont tous mourir.

— Exactement.

Et les anges sortirent leur fusil.

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Les sublimes morceaux de l'affamé.

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Les infidèles découvertes de l'abominable que l'on cache sous nos draps.

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Les princesses boitent.

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Et mon empire a froid.

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Sur le solde de son Seigneur, le sang séché ; un glas pour cet amour.

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La méthode de la seringue qui couvre doucement les pas des inhabitants.

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— Tu fais quoi ?

— Je regarde mon père corriger les nuages.

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Une mélancolie fraîchement tuée sous son bras.

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Jean tourna la couronne dans l'autre sens, celui qui faisait moins mal.

Tout manquait à cette salle, à commencer par la joie.

Il y avait bien là un bouffon sale, mais son malheur suffisait à le laisser brisé dans son tiroir.

Jean vomit ses yeux sur une autre direction ; la reine.

Cette peine l'assaillait vivante, sans sourire mais toute aussi mourante que lui.

Le gris finit par pâlir vers un faux rose aux alentours de midi ; le soleil même maudissait ces paysans de l'existence.

— Vous êtes nés pour souffrir, alors souffrez !

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Le mal nécessaire que l'on offre aux âmes pressées par le suicide, le rouge qui s'ennuie et efface les souvenirs de la vie ; sur la chaussée, des mots qu'il ne voulait pas oublier.

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Du sucre dans mon jardin.

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L'art de bouillir ses mains.

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— Irwin.

— Oui patron ?

— Ne rejoignez jamais les cadavres, vous en êtes déjà un.

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